Bon baisers de Bruges

Un film où Colin Farrell est très bon...Faut en parler non ? C'est plutôt rare.

Bon baisers de Bruges est un film pour le moins singulier. Mélange tragi-comique (pas forcément toujours très maîtrisé, où les deux tonalités se contrecarrent sans cesse), le film remporte l'adhésion grâce à humour noir et absurde revigorant.

Petite attaque sévère sur une promotion complètement mensongère qui ne laissait présager qu'une comédie décomplexée. Le film est un drame avant tout, faisant surgir un humour noir et désespéré de situations tout autant noir et désespérées mais s'enchaînant dans un absurde permanent. Le tout avec des relents théatraux roboratifs. Si un peu de poésie ne venait pas poindre de temps à autre, Bons baisers de Bruges frôlerait l'indigestion pur et simple.

Douche écossaise permanente alternant le chaud et le froid sur toute sa durée, tout en recherchant la profondeur des personnages et une réflexion sur la culpabilité la punition, et le droit à la rédemption. Ses cassures de tons, de rythmes et d'enjeux narratifs sont à dire vrai, la principale qualité de Bon baisers de Bruges (refus de la simplicité, normative et caricaturale) tout en même temps que son principal défaut (ça part dans tous les sens, sans aucun catalyseur quelconque, qui aurait pourtant était salvateur). Le métrage est un paradoxe problématique, à la fois furieusement agaçant, et dégageant un capital sympathie certain.

Trop auteurisant pour être un vrai divertissement euphorisant, trop en roue libre pour vraiment faire réfléchir et interpellé. Bon baisers de Bruges est un semi-échec, ou une semi-réussite, suivant l'humeur du spectateur. Dans tous les cas un film plutôt bancal, à voir malgré tout.