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le petit blog du grand écran
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  • Critique de films, analyse, clips (my chemical romance, the dresden dolls, The killers...), court-métrages, ce blog fait aussi la part belle au meilleur de la télévision en ce moment : les séries (Dr house, 24h chrono, Dexter, Desperate housewives, The los
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le petit blog du grand écran
16 février 2013

Black swan de Darren Aronofsky

A NE PAS LIRE SANS AVOIR VU LE FILM !

De quoi faire flipper n'importe quel homme gavé de festins roboratifs à base de peloche horrifique et de cinéma déjanté...Black swan avait tout pour me faire fuir, des ballerines, de l'opéra...oui mais voilà, le nom magique de Aronofsky l'un des plus talentueux réalisateur de sa génération, a forcément fait mouche (requiem for a dream reste un modèle absolu de malaise au cinéma, et ses 20 dernières minutes un cauchemar éveillé particulièrement éprouvant ! Le tout au service d'un film intelligent qui plus est)

Black swan donc, plein d'appréhension...et tous les doutes s'envolent, car à l'arrivée le réalisateur en tire un thriller psychologique de haute volée, nerveux de bout en bout et particulièrement tendu...pas sans rapeller l'excellentissime répulsion de Polanski avec Deneuve...

Nina ballerine du New York city ballet se voit confiée la tâche particulièrement ardue d'incarner à la fois le cygne blanc et le cygne noir dans l'opéra le lac des cygnes de Tchaïkovski...Si le rôle du cygne blanc lui sied parfaitement, il en va autrement pour le cygne noir...Et l'effacée et soumise Nina va devoir se faire violence pour aller chercher au fond d'elle-même sa Miss Hyde afin de pouvoir incarner le cygne et noir et atteindre la perfection...Commence alors une lente descente aux enfers dans la schizophrénie...

Shooté comme un film fantastique truffé d'hallucinations, le film n'entretient jamais l'ambiguïté sur le surnaturel de ce qu'il nous donne à voir...Et ce qu'il offre à notre regard, c'est la naissance de la folie chez le personnage de Nina, rien d'autre. Personnage qui doit tout à coup dans sa vie affronter son quotidien et sa façon d'être avec les autres pour trouver les armes et la force de toucher à la perfection...La fameuse perfection de l'épilogue sur laquelle il y a beaucoup à dire, j'y reviendrai plus tard.

Nina la soumise, qui accepte le "devoir de masturbation" que lui donne Thomas le directeur du ballet...La petite Nina enfermée dans sa vie étriquée entretenant les névroses maternelles de succès jamais atteints, docile et timide, incapable de rébellion ou d'éclats...ou presque...C'est bien une morsure lors d'un baiser entre elle et Thomas qui lui vaut le rôle...Une part d'ombre habite la jeune femme, et c'est ce "dark passenger" (façon série Dexter) que Nina va devoir traquer et tenter d'apprivoiser

Libre à chacun de se faire son avis sur la relation entre Nina et Lilly, le film cultive intelligemment l'ambiguïté sur ce point, véritable rivale avide d'avoir le rôle ou simplement une petite nouvelle qui veut se montrer sympathique et se faire une amie ?...Toujours est-il que c'est dans cette obsession paranoïaque que Nina va parvenir à ses fins...Que doit-on penser de la scène où Nina surprend Thomas et Lilly en train de coucher ensemble ??? Réalité ou hallucination ? Le film fini par mélanger habilement les deux ingrédients pour offrir un spectacle insaisissable...Idem pour le meurtre de Lilly qui n'a finalement jamais eu lieu puisque cette dernière réapparaît finalement congratuler notre héroïne avant le dernier acte...La réalité s'étiole à travers le regard de Nina et par conséquent pour notre regard de spectateur...La folie et la réalité se retrouve inextricablement imbriquées l'une à l'autre...sans possibilité de les distinguées...

Car ce n'est finalement pas à Lilly que Nina s'en prend, mais bien à elle même, à son double maléfique, à son cygne noir...et d'atteindre la fameuse perfection, dernières paroles prononcées par Nina dans le film "c'était parfait"...Dans sa démence, son destin cultive un parallèle parfait avec l'opéra lui même, le cygne blanc meurt, poussé au suicide par le cygne noir...De cette idée de Thomas d'une même ballerine pour jouer les deux rôles...Dans cette volonté de schizophrénie sur la scène...La schizophrénie s'est emparé des coulisses...L'art imitant la vie imitant l'art...La perfection de l'interprétation de Nina qui paye de sa vie le fait d'avoir ainsi fusionnée, fusionnée à la perfection avec ses deux personnages. Très grand film et très grande composition de Nathalie Portman qui trouve là son plus grand rôle en attendant la suite de sa carrière.

 

 

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