Alexandre Aja : l'espoir français

Sur la photo ci-contre à gauche Alexandre Aja, à droite son co-scénarsiste et directeur artistique Grégory Levasseur.

Le cinéma de genre français est à la ramasse quasi totale, et si ici en France personne ne s'en étonne, à l'étranger on a du mal à comprendre pourquoi la patrie De George Méliès n'a pas suivit le mouvement du magicien reconverti. Car sachez si vous l'ignorez que le cinéma gore pour se donner une certaine crédibilité s'est rapidement trouvé une paternité, une sorte de préhistoire dans les vues de Méliès.

Est-ce le snobisme français de se dire que nous valons bien mieux en matière de cinématographie que la violence et le sang ? peut être bien....Alors du coup on préfère faire des films avec le dernier comique pas drôle et lui faire dire et faire tout un tas de conneries déjà vues mille fois qui n'amuse personne. C'est vrai c'est tellement mieux. Je passe certes mon coup de gueule mais la france qui se targue d'être un modèle de résistance face à "l'invasion" américaine (qu'il faut nuancer) se retrouve absente de plusieurs genre : le fantastique, l'horreur, la SF, le vrai polar hard-boiled, et même en matière d'animation le beau fixe n'est pas présent... De la diversité bordel !!!!!!

Ainsi donc quand jeune réalisateur français émerge et part dès son troisième film pour les USA, il faut se pencher de près sur le cas du lascard. Aja fils d'alexandre Arcady (personne n'est parfait lol) entretien depuis son plus jeune âge une passion pour le cinéma de genre et pour l'épouvante et l'horreur en particulier. Et bien que le public français n'a pas forcément entendu parler de lui, il est déjà promis à une très belle carrière par bon nombres de critiques spécialisés. Alors question : Et si le prochain Carpenter était un français ? Moins "ado décérébré" qu'Eli Roth, encore plus bourrin et généreux que tout les Neil Marshall, Jaume Balaguero, Lucky McKee... Aja est bien parti pour être le réal d'horreur le plus doué de sa génération. Ne voyez pas du pur chauvinisme mais quand c'est bon il faut le dire !!!! Non ?

Alors certes tout n'est pas parfait au début : 1er film : Furia avec Stanislas Merhar et Marion Cottillard, histoire belle et poétique d'un taggeur dans une dictature ... le film n'est pas mauvais mais pas mémorable non plus...un premier essai honnête Aja se fait la main avant d'aborder de plein fouet le film d'horreur qui appuie là où ça fait mal....

...Haute tension avec Cécile de France, Maïwen et philipe Nahon. Première incursion dans le genre de l'horreur et ici le sous genre du survival. Introduction géniale, Aja brosse en quelques minutes le portrait d'une petite famille française bien sous tout rapport, introduit les désirs lesbiens de l'héroïne pour sa meilleure amie, et en une séquence de quelques secondes le portrait d'un psychopathe sévéremment allumé une seule et unique idée bien barge suffit à instaurer le sentiment de crainte... la suite est un joyeux massacre bien craspec et bien glauque entraîné par un suspense très bien ficelé... Meutre à l'ancienne façon artisanal, originalité des exécutions (la scène de l'escalier bordel de dieu !!!!!) tout y est pour excité le fan même le plus blasé.... Puis vient la fin et son twist dommageable car incohérent avec le reste du film, on était si près de la perfection et hop la couille qui laisse des regrets....mais regrets mitigés car l'essentiel est là pour un pur voyage en enfer....Comme de bien entendu le film ne fit guère parler de lui en france patrie dont il est pourtant issue, en revanche à l'étranger le carton est énorme, multiples sélections dans les festivals et une pluie de récompense à Sitges... Craven voit et adore direction les USA....

   

Après le lamentable bide de cursed qui lui a cramé toute crédibilité aux yeux des studios (et pourtant il a fait pire par le passé) Craven a comme idée pour redorer son blason de produire un remake de l'un de ses films (incompréhensiblement) culte : la colline a des yeux. (juste une parenthèse pour préciser à la défense de Craven que les Weinstein producteurs de cursed ont étaient des enfoirés de première...quand à Kevin Williamson scénariste de cursed et avant ça de scream et créateur de la série Dawson est mort à tout jamais dans le milieu du septième art, ce qui n'est pas forcément un mal). Mais revenons à nos moutons, c'est donc à Alexandre Aja et Grégory Levasseur qu'échoue la lourde tache de remaker la colline a des yeux. Leur recette : coller à la structure narrative de l'original en insérant comme toile de fond des essais nucléaires au beau milieu du désert donnant lieu à des mutants pas zentils du tout. Violent, furieux, brutal, amoral. Rien ne nous est épargné dans ses montagnes russes de l'horreur. La séquence de l'attaque de la caravanne reste d'ores et déjà un modèle de sauvagerie pas sans rappeller la grande époque de Sam Peckinpah. Et contrairement à Haute tension, la colline a des yeux ne comporte pas la moindre fausse note dans sa partition, preuve que le réalisateur et son acolyte acquiert de plus en plus d'expérience. Et réussir après seulement deux films au compteur un monument de trouille et d'horreur comme la colline a des yeux... ça promet vraiment pour la suite... THE SHOW MUST GO ON ..........